TOKYO, 7 juillet (Reuters) - Le gouvernement japonais est à nouveau sur la sellette après sa décision de soumettre tous les réacteurs nucléaires du pays à des tests de résistance pourtant destinés à rassurer l'opinion publique près de quatre mois après la catastrophe de Fukushima.
L'annonce soudaine de cette mesure, mercredi, a pris de court les autorités locales. Les médias y voient un nouveau signe de l'indécision du Premier ministre, Naoto Kan, dont la cote de popularité stagne à moins de 20% d'opinions positives.
Le ministre du Commerce et de l'Industrie, Banri Kaieda, qui gère le secteur nucléaire, a été contraint de réfuter les rumeurs de sa démission imminente tout en s'employant à justifier la décision gouvernementale.
"La sécurité des réacteurs nucléaires a été déjà confirmée mais des tests de résistance seront conduits afin d'augmenter encore le sentiment de sécurité", a-t-il expliqué.
La décision a pris au dépourvu le maire de la ville de Genkai, dans le sud du pays. Il a bloqué, furieux, le redémarrage prévu de deux réacteurs, le premier depuis l'accident nucléaire du 11 mars, qu'il avait accepté après avoir obtenu au préalable des garanties du gouvernement.
"Le Premier ministre a fait une déclaration suggérant que des tests de résistance étaient nécessaires pour le redémarrage des réacteurs", a expliqué Hideo Kishimoto. "Cela me donne le sentiment que ma décision (de redémarrer les réacteurs) était intuile et je suis très en colère."
Les gouverneurs de provinces et les maires des villes concernées doivent donner leur feu vert pour le redémarrage des centrales.
UN HIVER À RISQUE
Actuellement, seuls 19 des 54 réacteurs du pays produisent de l'électricité. Les autres ont été fermés pour maintenance ou vérification, et le gouvernement redoute des pénuries lors des pics de consommation de l'été.
Les tests doivent déterminer la capacité de résistance des centrales japonaises face à des catastrophes naturelles majeures à l'image du séisme et du tsunami dévastateurs qui ont provoqué le 11 mars dernier l'accident de la centrale de Fukushima-Daiichi, située à 240 km au nord-est de Tokyo.
Des tests similaires décidés par l'Union européenne ont débuté le 1er juin. Chaque exploitant de centrale devra présenter un rapport d'étape le 15 août et un rapport définitif le 31 octobre.
Ces documents serviront à élaborer des rapports pour chaque pays membre, qui devront être achevés d'ici avril 2012. La Commission européenne prévoit de soumettre un rapport global au Conseil européen en juin 2012.
Selon Banri Kaieda, les tests de résistance menés au Japon seront calqués sur ceux de l'UE, ce qui signifie qu'il faudra près d'un an pour les mener à terme.
"Si cela prend un an comme dans l'UE, les redémarrages n'auront pas lieu cet hiver, sans parler de cet été", constate Hirofumi Kawachi, un spécialiste du secteur au fonds d'investissement Mizuho Investors Securities.
"Si l'on considère que d'autres centrales vont continuer à fermer jusqu'à cette date, en fonction des températures, l'impact sur nos vies pendant l'hiver pourrait être encore plus important."
Avant la catastrophe du 11 mars, 30% de l'électricité japonaise provenait du nucléaire. (Jean-Stéphane Brosse pour le service français, édité par Gilles Trequesser)
TOKYO, 17 juillet (Reuters) - Le Japon passe en revue les données sismologiques relatives à ses centrales nucléaires, a indiqué mardi le ministre du Commerce, alors que la p...
par Shinichi Saoshiro TOKYO, 17 octobre (Reuters) - La radioactivité émise par la centrale nucléaire accidentée de Fukushima-Daiichi, dans le nord-est du Japon, a diminué d...
Le Japon a dévoilé mardi un nouveau plan pour stabiliser la situation à la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, gravement endommagée par le séisme et le tsunami du 11 mars, et...
Le ministre de l'Intérieur vénézuélien, Diosdado Cabello, considéré comme le numéro deux du pouvoir derrièr...
Le Royaume-Uni s’apprête à dire adieu au charbon, plus de 140 ans après l’ouverture de sa première centrale électrique au...
Les concentrations de méthane dans l'atmosphère ne cessent d'augmenter, à un rythme qui s'est même accéléré...