PARIS, 14 septembre (Reuters) - François Hollande a promis vendredi de faire de la France un pionnier de l'écologie en appelant l'Union européenne à revoir à la hausse ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, principale annonce de son discours d'ouverture de la conférence environnementale.
Malgré le bilan médiocre de la France à travers les années, le chef de l'Etat a brigué le leadership mondial en posant la candidature de Paris pour accueillir en 2015 une conférence mondiale visant à sceller le premier grand accord global sur le climat depuis Kyoto.
"La France va construire durant ce quinquennat une véritable diplomatie environnementale, il y a urgence car il y a eu recul", a-t-il jugé devant plus de 300 participants qui doivent tracer ensemble les grandes lignes de la transition énergétique qu'il appelle de ses voeux.
Le président a proposé à l'Europe d'aller bien au-delà de l'objectif de 20% de réduction des gaz à effet de serre en 2020.
"Je suis prêt à aller plus loin. Une stratégie ambitieuse sur un objectif de 40% en 2030, puis de 60% en 2040, telle est la position que je défendrai", a dit François Hollande qui a critiqué "les limites" du Grenelle de l'Environnement de Nicolas Sarkozy.
Le chef de l'Etat a surpris une partie de son auditoire en annonçant toute une série de décisions sur des dossiers environnementaux sensibles alors que l'on ne l'attendait que sur de vagues orientations générales.
François Hollande a ainsi avancé à la fin 2016 la fermeture de la centrale nucléaire française de Fessenheim dont les écologistes réclamaient une fermeture rapide après un incident chimique survenu la semaine dernière.
"La centrale de Fessenheim qui est la plus ancienne de notre parc, sera fermée à la fin de l'année 2016", a-t-il indiqué.
PAS DE MORATOIRE POUR LE GAZ DE SCHISTE
Le chef de l'Etat a confirmé que des appels d'offres pour développer l'éolien en mer et l'énergie solaire seraient lancés avant la fin de l'année et a demandé à son Premier ministre Jean-Marc Ayrault de mettre en oeuvre ces projets.
François Hollande a aussi confirmé sa promesse de campagne de rénover un million de logements par an pour réaliser des économies d'énergie et d'encourager des comportements plus sobres en modulant les tarifs de l'énergie.
Le chef de l'Etat a indiqué que la nouvelle Banque publique d'investissement (BPI) aurait la mission de financer la transition énergétique en participant notamment à ce projet.
Les revenus issus de la mise aux enchères des quotas de CO2 seront aussi mis à contribution.
Le chef de l'Etat n'a par contre pas voulu trancher le débat qui agite le gouvernement et la majorité sur l'exploration des gaz de schiste.
Si le président a demandé le rejet de sept permis d'exploration, il n'a pas pour autant prononcé le mot "moratoire" tant attendu.
L'entourage du chef de l'Etat n'a pas souhaité donner plus de précisions sur sa position.
"INFINIMENT ÉMOUVANT"
Alors qu'il avait inquiété des écologistes à Rennes cette semaine en appelant les éleveurs à produire plus, un encouragement qui fleurait bon l'idéologie productiviste selon eux, le discours de François Hollande a été plutôt bien accueilli.
"On peut être satisfait, il faut dire les choses comme elles sont", a dit le candidat malheureux à la primaire écologiste Nicolas Hulot, jugeant l'état des lieux dressé par le président "à la hauteur de la situation".
"Il n'a pas dissocié pour une fois écologie, économie et social", a-t-il commenté.
Très en verve, la ministre du Logement et ancienne leader les Verts Cécile Duflot a salué sur un réseau social la vision écologiste du chef de l'Etat.
"Je pèse mes mots : ce discours du président de la République est historique et infiniment émouvant à entendre pour une écologiste", s'est-t-elle émue.
Plus sceptique, le Réseau sortir du nucléaire a dit pour sa part douter que "les belles paroles" de François Hollande soient suivies d'effet, lui promettant le même destin funeste que le Grenelle de l'environnement organisé en 2007 par Nicolas Sarkozy.
"Le discours prononcé par Hollande à l'ouverture de la Conférence environnementale s'est révélé aussi "brillant" que celui de Sarkozy", a raillé dans un communiqué l'organisation qui manifestait devant le Palais d'Iena. (Julien Ponthus et Marion Douet, édité par Patrick Vignal)
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