DUBAI, 1er juillet (Reuters) - L'Iran s'est dit prêt à faire face aux sanctions de l'Union européenne entrées en vigueur ce dimanche grâce à un "trésor de guerre" de 150 milliards de dollars de réserves de devises.
Le boycottage européen du pétrole iranien, dont le principe a été approuvé en janvier, entre dans le cadre des sanctions infligées à l'Iran pour l'inciter à renoncer à ses activités nucléaires jugées suspectes.
La République islamique est soupçonnée par l'Occident de chercher à se doter de l'arme nucléaire sous couvert de son programme nucléaire civil. Téhéran dément et assure que son programme atomique est destiné uniquement à produire de l'électricité.
"Toutes les options possibles ont été envisagées au sein du gouvernement pour contrecarrer ces sanctions et nous sommes totalement préparés à y faire face", a déclaré le ministre du Pétrole, Rostam Qasemi, dont les propos ont été rapportés sur le site internet du ministère.
Il a notamment fait valoir que le brut iranien continuait d'être vendu sur le marché international et que les importateurs de pétroles seraient les premiers perdants en cas de hausse des cours engendrée par l'embargo.
Le gouverneur de la Banque centrale iranienne, Mahmoud Bahmani, a indiqué pour sa part que l'Iran avait en sa possession une "cagnotte" de 150 milliards de dollars de réserves de devises.
"Nous mettons en oeuvre des programmes pour contrecarrer les sanctions et nous ferons face à cette politique malveillante", a-t-il déclaré, selon l'agence de presse Mehr.
L'Union européenne a décrété un embargo sur les nouveaux contrats d'importation de pétrole iranien en janvier et a accordé un délai de six mois, jusqu'au 1er juillet, aux contrats existants.
"SANCTIONS SANS PRÉCÉDENT"
"Des sanctions pétrolières sans précédent sont entrées en vigueur", a souligné le chef de la diplomatie britannique, William Hague, dans un communiqué publié dimanche.
"Ce sont les mesures les plus dures que l'UE a adoptées jusqu'à présent contre l'Iran. Elles montrent notre réelle détermination à intensifier les pressions diplomatiques sur le gouvernement iranien."
Les Etats-Unis ont également imposé une nouvelle série de sanctions frappant les pays et institutions important du pétrole iranien. Washington a toutefois exempté de ces sanctions économiques 20 pays ayant réduit leurs importations de brut iranien.
Dimanche, la Maison blanche s'est réjoui de l'entrée en vigueur des sanctions de l'UE. "Les Etats-Unis saluent l'interdiction prise par l'UE de toutes les importations de brut iranien et des autres sanctions frappant la filière pétrolière", a déclaré Jay Carney, porte-parole du président Barack Obama, dans un communiqué.
Pour la Maison blanche, cette mesure constitue "un élément essentiel" des efforts diplomatiques déployés à l'égard de la République islamique. "L'Iran a l'occasion de poursuivre des négociations de fond, à commencer par la réunion prévue cette semaine à Istanbul au niveau des experts, et doit prendre des mesures concrètes pour dissiper les inquiétudes de la communité internationale sur ses activités nucléaire".
Les premiers effets des sanctions commencent à se faire ressentir en Iran. Les exportations de pétrole brut de la République islamique, qui selon des estimations européennes représentent la moitié des revenus de l'Etat, ont baissé de 40% cette année.
Le cours de la devise nationale, le rial, chute et l'inflation dépasse les 20%.
Plusieurs dizaines de milliers d'Iraniens ont perdu leur emploi et les échanges commerciaux entre l'Iran et l'Europe ont diminué de moitié en un an, selon les estimations d'Eurostat publiées en mars.
L'Iran et le groupe des "Six" (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Grande-Bretagne et Allemagne) ont prévu de se réunir de nouveau le 3 juillet à Istanbul pour une réunion de suivi technique après l'échec des discussions de la mi-juin à Moscou. (Marine Pennetier et Jean-Loup Fiévet pour le service français)
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