L'accord a été arraché très tôt samedi dans la station balnéaire mexicaine, malgré les réserves de la Bolivie.
"C'est une nouvelle ère dans la coopération internationale sur le changement climatique", a dit la ministre mexicaine des Affaires étrangères, Patricia Espinosa, mettant un terme à deux semaines de pourparlers ternis par les désaccords entre les pays riches et ceux les moins développés.
Les mesures adoptées incluent la création d'un "fonds vert pour le climat", qui doit aider les pays pauvres à s'adapter au changement climatique, ainsi que des mesures pour la protection des forêts tropicales et le partage de technologies vertes.
L'accord réaffirme l'objectif, annoncé l'an dernier à Copenhague, de lever 100 milliards d'euros chaque année à partir de 2020 en faveur des pays pauvres.
La Bolivie a dénoncé l'absence de consensus, pourtant nécessaire à un tel accord sous l'égide de l'Onu.
"Je vous conseille vivement de revenir sur votre décision", a dit le délégué bolivien, Pablo Solon, à la ministre mexicaine.
L'accord a pu être obtenu après que les délégués ont mis de côté leurs différends sur le protocole de Kyoto, qui fixe des objectifs contraignants aux seuls pays industrialisés, à l'exception des Etats-Unis, et prend fin en 2012.
Les pays riches et pauvres, en désaccord sur l'après-2012, décident de renvoyer la résolution de leur conflit à l'an prochain.
Cet accord sur la poursuite de négociations permet de sauvegarder le processus multilatéral.
"BOUFFÉE D'OXYGÈNE"
Le Japon, la Russie et le Canada ont prévenu qu'ils ne prolongeraient pas le protocole de Kyoto et ont réclamé un nouveau traité incluant les autres pays émetteurs de gaz à effet de serre, à commencer par les Etats-Unis, la Chine et l'Inde.
Les pays émergents et en développement soutiennent que les pays riches, historiquement responsables de l'accumulation de gaz à effet de serre depuis la Révolution industrielle, doivent faire l'effort avant qu'eux-mêmes ne s'engagent à réduire leurs émissions, ce qui mettrait à mal leur développement.
Les attentes étaient faibles avant la conférence de Cancun, un an après le fiasco du sommet de Copenhague pour lequel la communauté internationale, à commencer par Barack Obama, s'était fortement mobilisée.
L'absence d'échec est donc vécue comme une première victoire par les défenseurs de l'environnement. "C'est assez historique", a dit Christiana Figueres, directrice du secrétariat au Changement climatique de l'Onu.
"C'est la première fois que des pays se mettrent d'accord pour un ensemble si large de mesures et d'outils pour aider en particulier les pays en voie de développement", a-t-elle dit.
L'accord de Cancun, qui engage près de 200 pays, permet également d'élargir celui, non-contraignant, de Copenhague, signé par seulement 140 pays.
De nombreux pays en développement ainsi que l'Union européenne, les Etats-Unis et la Chine se sont félicités du compromis négocié vendredi.
"Le plus important est que le processus multilatéral a reçu une bouffée d'oxygène, il avait atteint le niveau zéro", a dit Jairam Ramesh, ministre indien de l'Environnement.
Son homologue norvégien s'est réjoui d'avoir "restauré la confiance en l'Onu".
Les ONG environnementales étaient plus prudentes.
"Cancun a peut-être sauvé le processus mais pas encore le climat", a dit Wendel Trio, de Greenpeace.
"Certains avaient prédit la mort du processus mais les gouvernements ont montré qu'ils pouvaient collaborer et avancer en direction d'un accord mondial", a-t-il ajouté.
Pour Alden Meyer, de l'Union des scientifiques inquiets (UCS), "il n'y a fondamentalement pas de consensus sur le long terme".
(Avec le bureau de Cancun, Clément Guillou pour le service français)
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