Des photos infrarouge des toits de Paris pour tester l'isolation

La mairie de Paris espère encourager les habitants à mieux isoler leur logement grâce à une exposition de photographies par infrarouge qui permet de visualiser les déperditions de chaleur des toits de la capitale.

Sur ces clichés pris d'avion durant l'hiver 2009, plus le toit apparaît en rouge, plus il est chaud, ce qui signifie qu'une partie de l'énergie dépensée pour chauffer le logement est en fait envoyée dans l'atmosphère.

"C'est un outil de sensibilisation pédagogique. Nous ne sommes pas dans une phase de calcul du potentiel d'économies d'énergie", a-t-on précisé à la ville de Paris.

A terme, chaque Parisien pourra à partir du site internet de la ville (www.paris.fr), cliquer sur son habitation ou un logement équivalent pour voir quels types de travaux entreprendre pour rénover son logement.

Au niveau national, le secteur du bâtiment, qui consomme plus de 40% de l'énergie, est le principal gisement d'économie d'énergies exploitables immédiatement, selon le Grenelle de l'Environnement.

Adoptée en juin 2008, la loi "Grenelle I" a établi de nouvelles normes d'isolation pour les constructions neuves et lancé un programme de rénovation thermique des bâtiments existants. L'objectif est de réduire les consommations énergétiques de 38% d'ici 2020.

"L'objectif n'est pas de parvenir à zéro, mais de baisser de 75% notre consommation d'ici à 2050", ajoute Denis Baupin, adjoint au maire de Paris, dans un billet publié sur internet.

"DIAGNOSTIC THERMIQUE"

Les photographies, prises lors d'une forte utilisation du chauffage l'hiver dernier, sont présentées ce week-end au Palais Brogniart dans le cadre des journées parisiennes de l'énergie et du climat.

Cinq cents autres clichés de façades de bâtiments, d'époque et de fabrication différentes, sont présentées. Réalisées en hiver à une température inférieure à 5°C, ils permettent de constater les déperditions thermiques des murs, des vitrages et des conduites.

Cela permet de notamment se rendre compte que les habitations bon marché en brique rouge bâties entre les deux guerres sur les boulevards des Maréchaux et surtout les grandes tours construites après 1945, place des Fêtes, dans le nord de la ville, ou aux Olympiades, dans le sud, sont très mal isolées.

"Ces photographies ne remplacent pas un diagnostic thermique et on espère inciter les propriétaires et les bailleurs à investir dans l'isolation", souligne cependant la mairie.

Financièrement, le gouvernement a prévu des incitations, comme un crédit d'impôt de 25% pour toute installation de double vitrage, de 40% si le logement a été construit avant 1977.

Dans le cadre du Plan climat territorial adopté en 2007, la municipalité de Paris s'est engagée à réduire ses consommations d'énergie et ses émissions de gaz à effet de serre respectivement de 25% sur son territoire à l'horizon 2020. Yves Clarisse