Précarité énergétique : des millions de foyers limitent leur chauffage face aux factures élevées

En 2024, un tiers des Français a souffert du froid chez eux, soit deux fois plus qu’en 2020, en raison de factures d'énergie élevées qui poussent les ménages à restreindre le chauffage, d'après le Médiateur de l'énergie. À l'approche de la journée nationale de lutte contre la précarité énergétique, le 12 novembre, ce dernier souligne que la précarité énergétique reste une préoccupation importante, bien qu'un peu moins présente dans les esprits.

Malgré une légère baisse de l'inquiétude liée à la consommation énergétique, 85% des ménages s'en disent encore préoccupés, contre 89% en 2023. Concrètement, 75% des foyers déclarent avoir réduit leur chauffage pour éviter des factures trop élevées, et 28% peinent à régler ces dépenses, un niveau élevé après plusieurs années de hausse continue.

Face aux impayés, les foyers risquent des coupures d'électricité ou une réduction de puissance pour ceux bénéficiant du chèque énergie. En 2023, plus d'un million d'interventions pour impayés ont eu lieu : 265 000 coupures d'électricité et de gaz, en baisse de 18% par rapport à l'année précédente, tandis que les réductions de puissance ont augmenté de 15% pour atteindre 736 000.

Frédérique Feriaud, directrice générale des services du Médiateur, plaide pour une interdiction totale des coupures d'électricité, rappelant que l’électricité est un bien de première nécessité. Elle propose de garantir un "service minimum" pour permettre aux ménages de conserver une puissance réduite pour les appareils essentiels, comme c'est déjà le cas pour l’eau.

Enfin, parmi les foyers ayant souffert du froid, 32% pointent la mauvaise isolation de leur logement. En conséquence, 29% envisagent d’engager des travaux d’isolation, un taux en baisse par rapport à 2023. La principale raison des ajustements énergétiques reste d'ordre financier (88%), suivie par des préoccupations écologiques pour 44% des ménages.