Un entretien avec Yves Coron, Directeur Général des services au Sigerly.
Qu'est-ce que le Sigerly, Syndicat de gestion des énergies de la région lyonnaise ?
Nous sommes une collectivité créée en 1935. A l'origine, il s'agit d'un regroupement de communes pour contrôler la distribution d'électricité et de gaz. Notre métier de base, c'est de vérifier que les actions mises en place par Enedis ou GRDF sont conformes aux règles établies. Autour de cette activité, se sont construits des liens avec d'autres métiers de l'énergie. Nous faisons de la dissimulation de réseaux électriques aériens coordonnées avec ceux de l’éclairage public, du téléphone et de la fibre pour le très haut débit. Quand nous dissimulons ces réseaux, nous devons coordonner l'ensemble des acteurs. Ce travail de dissimulation représente 10 millions d'euros de dépenses annuelles.
Nous gérons aussi l'éclairage public de différentes communes, représentant 63 000 points lumineux. Nous nous chargeons de tout : la recherche de financement, l’achat de l’électricité, les travaux et la maintenance. Nous gérons également des réseaux de chaleur et 15 installations photovoltaïques. Voilà pour nos activités opérationnelles.
Nous accompagnons également des communes sur la maîtrise de l'énergie des bâtiments. Sept agents conseillent 40 à 50 communes sur ces questions-là. Enfin notre dernière activité concerne le groupement d’achat d'énergie. L'idée consiste à passer un marché avec des communes qui adhèrent à ce groupement pour obtenir les meilleurs tarifs possible.
En quoi consiste votre politique de recrutement ?
Elle est complexe car nous sommes une collectivité territoriale. Nous devons embaucher en priorité des fonctionnaires, mais nous n'en trouvons pas toujours du fait de la technicité de nos métiers. Nous avons une quarantaine d'agents dont 17,5% de contractuels. Notre recrutement est constant car les contrats sont à durée déterminée et non reconductible. Je dirais que notre taux de renouvellement est de l'ordre de 10 %.
Sur des postes de catégories C, nous pouvons recruter directement sans que les candidats n'aient à passer de concours, mais ce n'est pas le cas des postes de catégorie A (cadre) ou B (statut intermédiaire). Nous recrutons alors pour une durée d'un an renouvelable une fois pour la catégorie B et trois ans renouvelable une fois pour la catégorie A. Notre objectif est d’accompagner l’ensemble de nos agents contractuels dans la préparation de concours notamment via la formation afin de pouvoir, en cas de réussite, les titulariser sur leur poste.
Sur quels types de métiers recrutez-vous ?
Il s'agit de postes très spécifiques. Nous embauchons par exemple des bac + 2, bac + 3 en maîtrise de l'énergie sur du conseil en énergie partagée. Ce sont les agents qui vont conseiller les communes.
Nous avons aussi besoin de techniciens qui gèrent la dissimulation des réseaux et l’éclairage public avec des compétences en voirie, réseaux électriques et éclairage public.
Quels types de parcours recherchez-vous ?
Nous avons deux profils.
Le premier, des professionnels avec expérience qui ont travaillé dans des bureaux d'études ou en entreprises et qui ont envie de passer dans le secteur public. Nous avons besoin d’experts dans nos domaines de compétences afin de proposer à nos communes membres un service et un accompagnement de qualité.
Le second, des jeunes diplômés avec pas ou très peu d’expérience. Nous aimons l’idée de servir de tremplin aux jeunes générations, les former sur le terrain et leur transmettre les notions et valeurs du service public.
Toujours dans cet esprit, nous accueillons également des apprentis aussi bien techniques qu’administratifs.
Notre système est à part et un peu compliqué puisque pour rester dans notre structure, les agents contractuels sont obligés de passer par la voie du concours.
Qu'est-ce qui fait l'attraction de votre activité ?
Le panel technique sur lequel nous intervenons est très étoffé, et dans un contexte de transition énergétique, nous proposons de mettre en place un ensemble de solutions pour que les communes dépensent moins en énergie et en euros. C'est une mission d'optimisation des dépenses qui motive beaucoup de gens. C'est passionnant car nous gérons 800 000 habitants à raison de 50 euros par habitants. L'enjeu est à la hauteur de 40 millions d'euros.
Nous commençons aussi à travailler sur les énergies renouvelables avec le photovoltaïque et des travaux de rénovation et d'optimisation, ce qui peut attirer.
Propos recueillis par Chloé Goudenhooft
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