En retrouvant le rang de premier producteur mondial qu'ils occupaient avant les années 1970, les Etats-Unis rebattront les cartes de la géopolitique du pétrole. Cette nouvelle donne pourrait jouer sur leurs relations avec l'Arabie saoudite, allié de longue date et premier pays producteur de l'Opep.
De grands pays producteurs comme la Russie sont aujourd'hui contraints d'investir des milliards de dollars dans de nouveaux oléoducs vers l'Asie faute de pouvoir compter suffisamment sur la demande des pays occidentaux, et doivent composer avec une Chine de plus en plus sûre d'elle.
"Avec une production, sans précédent depuis des décennies, de plus de 10 millions de barils par jour au cours des deux derniers trimestres, les Etats-Unis sont en passe de devenir le premier producteur de (carburants) liquides hors Opep au deuxième trimestre 2014, détrônant la Russie, sans même tenir compte des biocarburants et des progrès du raffinage", dit l'AIE dans son rapport mensuel.
L'agence basée à Paris, qui dépend de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), estime que la production américaine de carburants liquides atteindra en moyenne 11 millions de bpj en 2014, contre 10,86 millions pour la Russie.
HAUSSE DE LA DEMANDE EN EUROPE
Cette hausse de la production américaine va faire progresser en moyenne celle des Etats non-membres de l'Opep de 1,7 million de bpj en 2014, avec un pic de 1,9 million attendu au deuxième trimestre, soit le plus fort taux de croissance annuel de la production pétrolière hors Opep depuis les années 1970.
Cette augmentation spectaculaire permettra de compenser l'instabilité de la production de l'Opep et d'éviter une flambée du prix du baril, qui aurait pu sans cela dépasser largement son cours actuel de 110 dollars.
Pour la première fois en près de deux ans, la quantité de pétrole produite par les pays de l'Opep est tombée en dessous de 30 millions de bpj, en raison de fortes baisses des exportations libyennes et irakiennes, dues à des troubles politiques et à des réparations de terminaux. Ceci s'est produit malgré une hausse de la production de l'Arabie saoudite, à plus de 10 millions de bpj pour le troisième mois consécutif.
La croissance de la production hors Opep conduit l'AIE à revoir en baisse de 100.000 bpj en moyenne ses prévisions pour la demande de brut de l'Opep en 2014, à 29 millions de bpj, soit un million de bpj de moins que le niveau de production actuel de l'organisation.
L'AIE maintient sa prévision de croissance de la demande mondiale pour 2014 à 1,1 million de bpj, soit une hausse de 1,2%. "Les chiffres de la demande européenne ont surpris à la hausse récemment dans un contexte de fin de récession dans la zone euro au deuxième trimestre 2013 et de signes d'amélioration de la confiance des entreprises", dit-elle.
En revanche, ajoute l'AIE, la demande pourrait baisser en raison du blocage budgétaire aux Etats-Unis et de la dépréciation des devises de plusieurs puissances émergentes.
Des observateurs cités par l'organisation ne s'attendent pas non plus à un assouplissement rapide des sanctions frappant les exportations iraniennes, malgré une rhétorique plus conciliante des nouvelles autorités de la République islamique.
L'AIE estime que la production iranienne de brut a baissé de 100.000 bpj en septembre, à 2,58 millions de bpj.
Les exportations de l'Iran ont en revanche rebondi de 180.000 bpj, à 1,17 million, grâce à des achats plus soutenus de la Chine et de l'Inde. Le Pakistan a également importé du pétrole iranien pour la première fois depuis janvier 2011
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