Les dix dirigeants soulignent que les prix de gros de l'électricité ont chuté de moitié depuis la crise de 2008 alors que les tarifs appliqués aux consommateurs sont restés proches de leurs niveaux record, avec une hausse en quatre ans de 17% pour les ménages et de 21% pour les industriels.
Ils font également valoir que des subventions excessives ont entraîné des investissements massifs dans l'éolien et le solaire, qui ont des accès prioritaires aux réseaux à des prix fixes et supérieurs à ceux du marché et plombent la rentabilité des centrales thermiques.
"Dans des secteurs comme l'acier, l'automobile et le raffinage, où il existait des surcapacités, il y a eu des fermetures. Mais dans le secteur de l'énergie, nous avons massivement subventionné des capacités supplémentaires dans le solaire et l'éolien, ce qui nous a conduits dans la situation absurde dans laquelle nous sommes aujourd'hui", a estimé Gérard Mestrallet.
Les surcapacités européennes et le manque de rentabilité des centrales à gaz ont également été aggravées par l'essor du gaz de schiste aux Etats-Unis, qui a entraîné une hausse des exportations de charbon du pays vers l'Europe.
Les producteurs d'électricité européens ont en conséquence fermé des centrales à gaz modernes représentant près de 51 gigawatts, soit l'équivalent des capacités combinées de la Belgique, de la République tchèque et du Portugal.
Ces centrales étant essentielles en période de consommation
de pointe, la sécurité d'approvisionnement s'en trouverait
fragilisée en cas de froid intense et prolongé - si la température restait inférieure à 10 degrés pendant deux semaines de suite -, estime aussi Gérard Mestrallet.
Le groupe d'entreprises réunies vendredi à Bruxelles comprend également l'allemand RWE, l'italien Eni, l'espagnol Gas Natural, le suédois Vattenfall , le tchèque CEZ et le néerlandais GasTerra.
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