LEAD 1-Shtokman trop cher pour être lancé maintenant-Gazprom


29/08/2012 | 541 mots | ENERGIE RECRUTE | PÉTROLE, GAZ, CHARBON
LEAD 1-Shtokman trop cher pour être lancé maintenant-Gazprom © 2003–2012 Gazprom

STAVANGER, Norvège, 29 août (Reuters) - Les coûts de développement du méga-projet gazier Shtokman, en mer de Barents, sont actuellement trop élevés pour que sa mise en oeuvre puisse être lancée, a déclaré mercredi son principal actionnaire, le groupe russe Gazprom.

Vsevolod Tcherepanov, directeur du département production de Gazprom, a précisé que les autres actionnaires, le français Total et le norvégien Statoil, étaient d'accord avec ce diagnostic.

"Toutes les parties sont parvenues à la conclusion que le financement est trop élevé pour poursuivre (le projet) pour le moment", a-t-il dit lors d'une conférence.

Les trois groupes négocient depuis plusieurs années pour tenter de se répartir le fardeau des investissements à engager pour exploiter le champ gazier de Shtokman, l'un des plus importants du monde avec des réserves estimées à près de 4.000 milliards de mètres cubes.

Un porte-parole de Statoil a indiqué mercredi que les partenaires discutaient toujours de l'avenir du projet.

"Nous discutons directement avec Gazprom et pensons toujours qu'il devrait être possible de mettre en place ce projet, mais il faut mettre en place un certain nombre de facteurs", a-t-il dit. "Les réserves sont énormes et les perspectives intéressantes, mais cela demande un accord sur les aspects commerciaux et techniques. C'est à ça que nous travaillons."

Le champ de Shtokman est situé à environ 550 kilomètres au large des côtes russes.

Le projet, dont Gazprom détient 51%, Total 25% et Statoil 24%, a été compliqué par le boom des gaz de schiste aux Etats-Unis, pays considéré initialement comme un débouché de premier plan à l'export pour le gaz de Shtokman.

Le refus des autorités russes de concéder des allégements fiscaux aux trois compagnies a également pesé dans la balance.

Entretemps, le ralentissement de l'économie européenne a eu pour effet de réduire la demande de gaz naturel. Le ministère russe de l'Economie a ainsi revu à la baisse sa prévision d'exportations gazières pour cette année, à 193 milliards de mètres cubes contre 212 milliards initialement.

Après plusieurs reports de la décision de lancement du développement de Shtokman, Statoil avait annoncé le mois dernier des charges de dépréciation d'environ deux milliards de couronnes (274 millions d'euros) sur ce dossier et la distribution de ses parts dans le projet à ses actionnaires.

De son côté, Total a déclaré fin juillet rester intéressé par Shtokman. (voir )

Des sources du secteur ont par ailleurs déclaré que Royal Dutch Shell envisageait de rejoindre le projet en remplaçant Total ou Statoil.

Le consortium actuel a été créé en 2008. A l'époque, il s'était fixé comme objectif une production de 23,7 milliards de m3 de gaz par an.

Les projets actuels prévoient pour 2016 les premières livraisons à l'Europe, via le gazoduc Nord Stream, et les premières expéditions de gaz naturel liquéfié (GNL) l'année suivante.

"Nous rassemblons de nouvelles données (...) Nous avons des ressources gazières considérables et nous nous devons de ne pas prendre de décisions hâtives", a dit Vsevolod Tcherepanov. (avec Vladimir Soldatkine, Wilfrid Exbrayat et Marc Angrand pour le service français, édité par Dominique Rodriguez)


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