OURENGOÏ, Russie, 9 avril (Reuters) - Gazprom pourrait abandonner l'idée de faire transiter vers l'Europe le gaz puisé dans le gisement géant de Shtokman, situé dans la mer de Barents, a déclaré un dirigeant du groupe russe, afin de privilégier les clients hors Europe.
Alexander Medvedev, directeur général délégué de Gazprom, a ainsi déclaré samedi que le groupe pourrait mettre l'accent sur la production de gaz naturel liquéfié (GNL).
C'est la première fois qu'un responsable de Gazprom évoque publiquement une telle possibilité, ce qui ne manquera de raviver le débat en Europe sur fiabilité de la Russie en tant que fournisseur de gaz sur le long terme.
Nombre d'entreprises européennes ont estimé que Gazprom - qui fournit environ un quart des besoins en gaz de l'Europe - n'avait pas répondu à leur demande de livraisons supplémentaires pendant la vague de froid intervenue en janvier.
Gazprom a répondu qu'il avait été incapable de satisfaire toutes les demandes de gaz supplémentaire.
Le Premier ministre Vladimir Poutine, qui entamera en mai un troisième mandat de président de la Russie, a déclaré le mois dernier que Moscou devrait être moins dépendante des fournitures de gaz à l'Europe via des gazoducs.
Il préconisait le développement dans le GNL, produit qui peut être livré partout à travers le monde par bateau sans contraintes liés à des infrastructures.
S'exprimant lors de l'inauguration d'un nouveau puits de gaz à Ourengoï, dans la région Arctique, Alexander Medvedev a déclaré que les exportations de gaz vers l'Europe cette année pourraient être inférieures aux 154 milliards de mètres cube projetés.
"Nous avons dit que ces exportations représenteraient un total de 154 milliards de mètres cube (cette année) mais, même s'iil s'agit de 150 milliards, nos revenus ne baisseront pas", a-t-il dit.
Les réserves de Shtokman sont estimées à 3.900 milliards de mètres cube, ce qui en fait potentiellement le dixième plus gros champ gazier au monde.
En principe, le gaz extrait du champ doit être acheminé vers l'Europe par le gazoduc Nord Stream - lancé en novembre dernier - à partir de 2016 puis livré sous forme de GNL à partir de 2017.
Mais le développement du projet a connu des difficultés et, le mois dernier, le consortium Shtokman a différé pour la troisième fois depuis mars 2011 sa décision finale sur l'investissement censé lancer le projet, estimé à 30 milliards de dollars. (voir )
Le consortium Shtokman est formé de Gazprom (51%), Total (25%) et Statoil (24%). (Denis Pinchuk, Benoit Van Overstraeten pour le service français)
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