PARIS, 14 février (Reuters) - L'Allemagne est venue en aide à la France la semaine dernière en lui fournissant massivement de l'électricité et a fait taire du même coup les critiques lui reprochant l'arrêt brutal de ses huit réacteurs nucléaires après la catastrophe de Fukushima.
La décision allemande aurait pu déséquilibrer l'offre d'électricité disponible en Europe et provoquer potentiellement d'importants "blackouts", selon certains scenarios, évoqués notamment par le gouvernement français. (voir )
"La vague de froid est une situation que la plupart des experts craignaient et nous avons réussi à la surmonter sans problèmes majeurs (en Allemagne)", relève Stephan Schnorr, trader en électricité chez Dong Energy.
A l'inverse, la France a été confrontée à une réduction de sa production d'électricité en raison de plusieurs arrêts fortuits.
Premier exportateur européen d'électricité en temps normal, la France devient importateur pendant les périodes de grand froid, en raison de son recours massif au chauffage électrique.
Les radiateurs électriques représentent la principale source de chauffage des foyers français, les gouvernements successifs ayant favorisé leur installation afin que cette demande vienne équilibrer l'offre électrique produite par les 58 réacteurs du parc nucléaire.
Lorsque la température diminue d'un degré en France, la consommation d'électricité augmente de 2.300 MW, soit l'équivalent de deux fois la consommation d ' électricité d'une ville comme Marseille. En 1990, cette augmentation n'atteignait que 1.100 MW.
A l'inverse, l'Allemagne utilise différentes sources de chauffage dont le gaz et le fioul.
FLAMBEE DES PRIX EN FRANCE
La semaine dernière, l'Allemagne s'est appuyée sur les énergies renouvelables - elle dispose de 37% des capacités mondiales d'énergie solaire - et sur les centrales à charbon qu'elle a rouvertes.
L'Allemagne a ainsi pu exporter vers la France la quantité maximum d'électricité possible grâce aux interconnections entre les deux pays.
Le 9 février, lendemain d'un record historique de consommation, le prix de l'électricité grimpait à un plus haut de deux ans de 628 euros le megawatheure (MWh) en France. Un prix quatre fois plus élevé que celui de la veille.
La demande d'électricité en France atteint presque chaque hiver un nouveau record, poussé par l'équipement de plus en plus systématique en radiateurs électriques. Si actuellement 30% du parc de logements en utilise, cette proportion atteint 65% dans les logements neufs.
"Un million d'appareils de chauffage électriques mobiles par an sont vendus en France", a déclaré dans une tribune libre Jean Bergougnoux, un ancien directeur général d'EDF. "Nombre d'entre eux sont mis en service en période de grand froid, dans les locaux mal chauffés et/ou mal isolés", a-t-il également écrit.
Le gouvernement défend l'allocation élevée de l'énergie au chauffage, s'appuyant sur le fait que les centrales nucléaires assurent un approvisionnement stable, mais les prix record des derniers jours jettent le doute sur cette position.
Le candidat socialiste à la présidentielle, François Hollande, a promis de réduire la dépendance de la France envers l'énergie nucléaire et de fermer la centrale de Fessenheim, en Alsace, la plus vieille du parc nucléaire.
A l'inverse, le gouvernement a publié lundi un rapport soulignant que prolonger la durée de vie des réacteurs nucléaires aussi longtemps que possible permettrait de limiter l'augmentation des factures d'électricité. (Axelle du Crest et Marion Douet pour le service français, édité par Valérie Parent et Gilles Trequesser)
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