UE-Accord de principe sur un embargo sur le pétrole iranien


06/01/2012 | 795 mots | ENERGIE RECRUTE | PÉTROLE, GAZ, CHARBON
UE-Accord de principe sur un embargo sur le pétrole iranien © © RT 2011/bannière de l' union européenne

BRUXELLES, 4 janvier (Reuters) - Les pays de l'Union européenne sont parvenus à un accord de principe pour mettre en place un embargo sur le pétrole iranien, a-t-on appris mercredi auprès de plusieurs sources européennes.

Cet accord sera mis au point d'ici la fin du mois, une fois arrêtées les modalités et la date de début de cet embargo, toujours en discussion entre les Vingt-sept, précise-t-on.

"Beaucoup de progrès ont été faits depuis décembre. Le principe d'un embargo pétrolier fait consensus. Cela n'est plus l'objet de débat (entre les gouvernements de l'UE)", a déclaré l'une des sources. "Les discussions portent désormais sur le timing et les modalités", a ajouté cette source.

Des discussions entre Etats membres qui se sont tenues dans les derniers jours de décembre ont permis de rapprocher les positions et de convaincre les pays qui étaient réticents à un tel embargo.

Début décembre, la Grèce, qui se procure à crédit environ 50% de son pétrole auprès de l'Iran, s'était opposée à cet embargo, craignant que celui-ci ne déprime davantage son économie.

Athènes, qui a levé ses objections, réclame désormais qu'il ne prenne effet que dans plusieurs mois, ce à quoi s'oppose une majorité d'Etats membres, qui veulent une application sans délai.

LES USA SATISFAITS

Dans une interview à paraître jeudi dans Le Figaro, Mario Monti, président du Conseil italien, dit qu'"un embargo sur le pétrole est envisageable à condition qu'il reste graduel et qu'en soient exclues les livraisons qui servent à rembourser le milliard d'euros de dettes que l'Iran a contracté envers notre compagnie nationale ENI".

Une réunion est prévue jeudi au niveau technique à Bruxelles pour discuter de ces questions.

Les Etats-Unis ont pour leur part salué l'accord de principe conclu par les Européens.

"C'est le genre d'initiatives qu'on aimerait voir adoptées non seulement par nos alliés proches et partenaires tels que l'Europe mais aussi par différents pays à travers le monde", a dit Victoria Nuland, porte-parole du département d'Etat.

"Nous pensons que c'est cohérent avec une stratégie d'étranglement économique de l'Iran", a-t-elle ajouté.

Face à ces menaces, l'Iran est en mesure de faire face à un embargo européen et continuera d'exporter quelque 2,3 millions de barils par jour cette année, a assuré S.M Qamsari, directeur international de la National Iranian Oil (NIOC).

"Nous pouvons très facilement remplacer ces clients", a-t-il déclaré à Reuters par téléphone. Certaines des exportations pourraient être redirigées vers la Chine ou d'autres pays asiatiques et en Afrique, a-t-il ajouté.

Le volume des exportations restera inchangé cette année tout comme le volume des contrats, a-t-il dit.

La Chine paraît toutefois déterminée à obtenir des rabais et elle a prévu de diminuer de plus de moitié en janvier ses importations de brut iranien.

Une interdiction d'exporter en Iran des technologies liées au secteur pétrolier et de nouvelles mesures restrictives en matière de transport maritime de produits pétroliers sont également en cours de discussions au niveau européen, ont précisé ces diplomates.

COURS EN HAUSSE

Un nouveau train de sanctions pourrait également viser le secteur financier et en particulier la Banque centrale iranienne, ont précisé ces sources, même si ce dossier est moins consensuel entre les Vingt-sept.

Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux pensent que la République islamique cherche à se doter de l'arme nucléaire, mais Téhéran assure que son programme atomique est destiné uniquement à produire de l'électricité.

Le 8 novembre, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a publié un rapport concluant que l'Iran avait travaillé à la mise au point de l'arme nucléaire et continuerait peut-être des recherches en ce sens, dans le plus grand secret.

Le 31 décembre, Washington a adopté de nouvelles sanctions interdisant d'accès au système financier américain toute institution commerçant avec la Banque centrale d'Iran. (voir )

Les tensions entre l'Occident et l'Iran - le deuxième plus gros producteur au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole - ont poussé les prix à la hausse.

Mercredi, après que Reuters a rapporté l'accord de principe de l'UE sur un embargo, le baril de Brent s'est apprécié de plus d'un dollar, à près de 114 dollars.

Téhéran fournit environ 450.000 barils par jour aux Etats membres de l'UE. En décembre, le commissaire européen à l'Energie, Günther Öttinger, avait indiqué qu'en cas d'embargo pétrolier sur l'Iran l'Europe pourrait s'approvisionner d'autres sources, notamment du premier pays de l'Opep, l'Arabie saoudite. (avec Peg Mackey à Londres, Bertrand Boucey et Marine Pennetier pour le service français)


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