OTTAWA, 12 décembre (Reuters) - Le Canada va devenir le premier pays à se retirer officiellement du protocole de Kyoto sur les changements climatiques, a annoncé lundi le ministre de l'Environnement, Peter Kent.
Kyoto, signé en 1997, oblige une quarantaine de pays industrialisés, à l'exception des Etats-unis qui ne l'ont pas ratifié, à respecter des objectifs chiffrés de réduction de gaz à effet de serre (GES).
"Comme je l'ai déjà dit, Kyoto appartient pour le Canada au passé. (...) Nous invoquons nos droits juridiques à nous retirer officiellement de Kyoto", a déclaré le ministre à son retour de Durban (Afrique du Sud) où vient de s'achever une conférence internationale sur les changements climatiques.
Peter Kent n'a pas précisé la date exacte du retrait canadien, expliquant que son pays risquait de se voir infliger de lourdes sanctions financières conformément à Kyoto s'il n'agissait pas ainsi.
Les Conservateurs arrivés au pouvoir en 2006 à Ottawa ne cachaient pas leur intention de ne pas se sentir tenus par les engagements pris par les Libéraux, à l'époque aux commandes, à Kyoto.
Le protocole oblige les Canadiens à réduire leurs émissions de GES à six pour cent de leurs niveaux de 1990 d'ici 2012. En 2009, ces émissions étaient de 17% supérieures aux niveaux de 1990.
Ce retrait a été vivement critiqué par les défenseurs canadiens de l'environnement. "M. Kent ne comprend pas ce à qui il condamne nos enfants", a réagi John Bennett, directeur exécutif du Sierra Club Canada. "Des changements climatiques catastrophiques leur coûteront bien plus".
Le Canada affirme soutenir un nouvel accord global visant à réduire les émissions de GES mais insiste pour que ce pacte concerne toutes les nations, y compris la Chine et l'Inde, qui ne sont pas parties aux objectifs actuels de Kyoto.
La décision d'Ottawa intervient au surlendemain de la conférence de Durban. Les quelque 180 pays participants s'étaient séparés lundi sur un pacte qui, pour la première fois, oblige les plus gros pollueurs de la planète à prendre des mesures pour réduire leurs émissions de GES.
(Jean-Loup Fiévet pour le service français)
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