Proche allié de la chancelière Angela Merkel, Norbert Röttgen a estimé que la perte, dimanche par la CDU, de son fief du Bade-Wurtemberg montrait que le public souhaitait une accélération de la sortie du nucléaire.
"Il faut maintenant montrer que nous pouvons nous débarrasser plus vite de l'énergie nucléaire et que passer à l'énergie renouvelable est possible", a-t-il dit à des journalistes avant une réunion de dirigeants de la CDU consacrée à la défaite de dimanche.
En dépit de sondages montrant que l'opinion publique était favorable au maintien de ce texte, le gouvernement Merkel est revenu l'an dernier sur une loi votée en 2000 sous une précédente coalition sociaux-démocrates/Verts, qui prévoyait une sortie du nucléaire d'ici 2022.
Le gouvernement a fait adopter une loi prolongeant de douze ans en moyenne au-delà de 2022 la durée de vie de 17 centrales atomiques. Mais après l'accident nucléaire au Japon, ce mois-ci, Angela Merkel a fait marche arrière et proclamé un moratoire de trois mois sur les prolongations.
Elle a aussi ordonné la fermeture provisoire de sept centrales nucléaires construites avant 1980 afin d'y procéder à des vérifications. Cela a irrité une partie des électeurs conservateurs sans pour autant impressionner les électeurs du Bade-Wurtemberg, qui y ont vu une manoeuvre électorale.
MAJORITÉ EN FAVEUR DE LA FERMETURE
Selon Norbert Röttgen, 80% des Allemands sont favorables à la fermeture des centrales nucléaires, qui fournissent 23% de l'énergie dans le pays, et à leur remplacement en une dizaine d'années par des énergies renouvelables, qui couvrent actuellement 17% des besoins en électricité.
Les Verts, antinucléaires, ont été les vainqueurs surprise des élections dans le Bade-Wurtemberg, le Land le plus riche du pays dirigé depuis 58 ans par la CDU. Le ministre-président CDU sortant, Stefan Mappus, était un chaud partisan de l'énergie nucléaire.
Sigmar Gabriel, dirigeant du SPD, a exhorté Merkel a proposer une nouvelle loi afin de sortir du nucléaire dès 2020. Le ministre-président de Bavière, Horst Seehofer, dirigeant de la CSU, parti frère de la CDU, s'est dit, lui, partisan de l'abrogation de la loi sur la prolongation de vie des centrales.
Hermann Gröhe, secrétaire général de la CDU, a déclaré à la chaîne de télévision ARD qu'il jugeait improbable que la majorité des sept centrales fermées soit remise en service.
Même ceux qui, au sein de la CDU, sont partisans de l'énergie nucléaire, comme le ministre-président de Hesse, Volker Bouffier, estiment que le gouvernement devra réexaminer sa politique nucléaire. "Nous allons d'abord examiner la situation et ensuite prendre des décisions", a-t-il dit.
"Il n'y a aucune raison de se précipiter". (Nicole Dupont pour le service français, édité par Gilles Trequesser)
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