L'EPFL présente un avion modulaire au Bourget

Ecole Polytéchnique Fédérale de Lausanne EPFL

12/06/2013 | 716 mots | ENERGIE RECRUTE | PÉTROLE, GAZ, CHARBON

Développé depuis 2009 à l’EPFL, le projet Clip-Air imagine un appareil modulaire composé d’une aile volante sous laquelle on peut accrocher un, deux ou trois capsules selon les besoins. Un concept qui prépare le transport aérien de demain, plus flexible, plus proche des besoins, plus rationnel et moins énergivore. Pour la première fois, une maquette de l’avion Clip-Air est présentée au Salon international de l’aéronautique et de l’espace du Bourget, près de Paris, du 17 au 19 juin 2013.

Le projet reste très futuriste, ce qui n’empêche pas les scientifiques de s’imposer les contraintes les plus strictes en terme de faisabilité technique. «Nous devons encore faire sauter plusieurs verrous mais nous sommes persuadés que cela vaut la peine de s’intéresser à un tel concept, en rupture avec les avions actuels et qui peut avoir un impact sociétal énorme», résume Claudio Leonardi, chef du projet Clip-Air.

L’idée maîtresse de Clip-Air est d’apporter la flexibilité du rail au transport aérien. L'avion Clip-Air comprend, d’une part, la structure porteuse avec l'aile, les moteurs, le cockpit, le carburant, le train d’atterrissage et, d’autre part, la charge transportée, les passagers et/ou le fret. La capsule équivaut donc à un véritable fuselage d’avion, mais dépourvu de ses attributs habituels. L’aile volante peut accueillir jusqu’à trois capsules d’une capacité de 150 passagers chacune.

Nouvelle génération de carburant

Les premières études théoriques montrent le potentiel de Clip-Air en terme de capacité de transport; ceci grâce à une gestion plus efficace et plus flexible de la demande, un taux de remplissage plus performant, une flexibilité accrue de l’offre et des avions qui ne volent plus à vide. Des gains supplémentaires proviendraient des économies de maintenance, de stockage et de gestion.
Clip-Air entend aussi répondre aux préoccupations environnementales et aux objectifs fixés par l’ACARE (Conseil européen pour la recherche et l’innovation dans l’aviation) de réduire de 50% les émissions de CO2 d’ici à 2020. Avec un carburant classique, la consommation sera déjà moindre puisqu’un avion Clip-Air peut transporter autant de passagers que trois A320 avec deux fois moins de moteurs. En d’autres termes, voler avec trois modules sous la même aile sur 4000km consomme, au stade actuel du projet, moins de carburant que trois avions de même capacité volant indépen-damment, à vitesse et altitude égales.

L'ambition de Clip-Air est aussi d'imaginer d'autres types de carburants, moins polluants que ceux d'aujourd'hui. Plusieurs pistes (avec l’hydrogène liquide, biocarburant, carburant classique) ont fait l’objet d’études et montré la pertinence de l’architecture modulaire du point de vue de la consommation globale.

Une révolution dans la moblité

Clip-air pourrait se fondre aujourd’hui tel quel dans un aéroport. Avec sa capsule autonome, de la taille d’un wagon de chemin de fer – environ 30 mètres de long pour 30 tonnes -, le concept est compatible avec le rail. A terme, il pourrait donc révolutionner la configuration des aéroports et la mobilité multimodale. L’embarquement dans la capsule, du fret comme des passagers, pourrait se faire non seulement dans les aéroports, mais aussi dans les gares ferrovaires ou sur un site de production.

En termes techniques, les premières études montrent que le projet est faisable, même si de nombreux défis restent à relever. «Le développement du concept passe par la réalisation de simulations aérodynamiques et par un démonstrateur sous la forme d’un modèle réduit volant d’environ 6 mètres doté de mini-réacteurs. Il permettrait, à ce stade, de continuer à explorer le vol et de démontrer la faisabilité du projet», précise Claudio Leonardi.

Pour l’heure, une maquette de l’avion Clip-Air de 1,20 mètre, sera présentée sur le stand de Normandie Aérospace au Salon du Bourget, du 17 au 19 juin 2013. Le projet Clip-Air implique aujourd’hui des chercheurs issus de trois laboratoires de l’EPFL (TRANSP-OR, LIV et ICOM). Il est coordonné par le Centre de transport de l’EPFL.



Auteur: Anne-Muriel Brouet Source: Mediacom
Actualité source EPFL(Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne)

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